Fausse couche à 8 semaines d'aménorrhée : mon expérience

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet un peu plus personnel, voire même très personnel, puisque je vais vous parler de ma fausse couche.

Je dois avouer que j’ai pas mal hésité à faire un article sur le sujet, à parler comme ça d’une expérience aussi intime, mais en même temps au moment où j’ai fait ma fausse couche, j’ai moi-même beaucoup cherché de témoignages, de retours d’expérience, et j’ai été très surprise de ne quasiment rien trouver…

Au moment où ça nous arrive, on se pose un millier de questions : comment ça va se passer, est-ce que ça fait mal, combien de temps ça dure, etc… Et bien entendu, chaque expérience sera différente, et on ne peut pas faire de généralités, mais en même temps, c’est en partageant différents témoignages que l’on peut voir la diversité des expériences.

Découverte de la grossesse

Comme je vous en avais déjà parlé précédemment, cela faisait quelques mois qu’on essayait d’avoir un enfant avec mon chéri. Au bout de 6 mois sans succès, on avait fait une petite pause, et puis quand on a repris, ça a fonctionné du premier coup !

J’ai deviné que j’était enceinte 2/3 jours avant de faire le test de grossesse grâce à la symptothermie et puis j’ai vu une sage-femme et fait la prise de sang 10 jours plus tard, ce qui a confirmé la grossesse. J’ai donc découvert que j’étais enceinte à 4 semaines d’aménorrhée, donc à 2 semaines de grossesse, ce qui est assez tôt apparemment.

Je dois avouer que j’ai été pas mal surprise sur le coup, et en même temps très contente. Je m’étais tellement dit que ça allait prendre des mois que ça m’a même fait un peu peur sur le coup. En me disant que ça y est, j’étais enceinte, et que notre vie n’allait plus jamais être comme avant…

Femme tenant un test de grossesse

Les premières semaines

On a mis un peu de temps à réaliser que c’était vrai, tellement on n’y croyait pas, mais quand on a eu les résultats de la prise de sang, ça a commencé à devenir plus concret dans nos esprits.

En ce qui me concerne, ce début de grossesse a été très progressif car je n’ai quasiment pas eu de symptômes. Quand j’ai découvert que j’étais enceinte, mon premier réflexe a été de voir ce qui avait changé et honnêtement, je n’ai pas remarqué grand chose. Je pense que mes seins étaient un peu plus tendus, mais rien de flagrant et à part ça, aucun autre symptôme.

Je ne me sentais pas plus fatiguée que ça, pas de nausées, pas de gêne vis-à-vis des odeurs… vraiment, aucun symptôme. Mon mari disait quand même que psychologiquement, j’étais un peu plus à fleur de peau, mais peut-être que c’était la nouvelle qui donnait cette impression. En tous cas, je ne me sentais pas différente et comme je le disais de temps en temps, j’avais l’impression de ne pas être enceinte, et je pense que c’est aussi ça qui m’a aidé à ne pas trop me projeter et à rester prudente.

Avec l’endométriose, je connaissais aussi les statistiques sur les risques de fausses couche : on parle généralement d’une grossesse sur 4, mais en réalité, c’est plutôt 1 grossesse sur 3 quand on a de l’endométriose, et 1 sur 5 quand on en a pas. Donc je suis restée un peu sur la réserve au début, et j’attendais vraiment de faire la première échographie pour être sûre que tout soit bon !

La découverte de la fausse couche

Ma fausse couche s’est déroulée pendant l’été, un lundi, tout pile 1 mois après avoir découvert que j’étais enceinte.

Ça a commencé avec un petit peu de spotting dans la journée. Au début, je n’ai eu aucune inquiétude car c’est très fréquent d’en avoir pendant le 1er trimestre donc je ne me suis pas alarmée. Mais le soir vers 21h30, la quantité de sang a nettement augmenté. Bien que je n’avais aucune douleur, je perdais autant de sang que lors de mes règles. Du coup, j’ai préféré appeler le 112 pour avoir leur avis avant de faire quoique ce soit, et ils m’ont fortement conseillée d’aller aux urgences gynécologiques pour vérifier qu’il n’y avait rien de grave.

On est arrivé sur place vers 23h et on a passé une bonne demi-heure avec une sage-femme qui a fait mon dossier et posé plein de questions, et puis au bout d’une heure d’attente on a été reçu par la gynecologue de garde. Elle a elle aussi posé quelques questions, et puis très rapidement elle a fait une échographie : il y avait bien un embryon, mais de la taille de 6 semaines d’aménorrhées alors que j’aurais dû être à 8 semaines. Du coup, on a assez rapidement compris ce que ça voulait dire pour nous : l’embryon avait arrêté de se développer.

Sur le coup, ça n’a pas été facile à encaisser, même si je m’étais préparée psychologiquement au cas où. Forcément on commence à se projeter, même si on restait prudent. Le fait de ne pas avoir de symptômes et de ne pas me sentir enceinte m’a un peu protégée car j’attendais vraiment la 1ère écho pour être sûre et confirmer la grossesse.

Comme on a mis quelques jours à réaliser que j’étais enceinte, on a aussi mis quelques jours à réaliser que cette grossesse était terminée.

J’ai quand même de la chance, car psychologiquement, je m’en suis assez rapidement remise : la première semaine a été assez difficile quand même, on remet beaucoup de choses en questions. On repense à tout ce qu’on s’était imaginé et au fait que ça n’arrivera pas, en tous cas pas tout de suite…

Les 2/3 semaines qui ont suivi, ça allait mieux, avec de temps en temps des petits moments de rechute, mais au bout d’un mois, j’allais de l’avant (même s’il restera toujours une petite part de tristesse liée à ce bébé perdu).

Après, je dois avouer que ça a été un peu plus difficile pour mon chéri, qui n’a pas vécu les choses de la même manière que moi. Il s’est peut-être un peu plus projeté et la nouvelle l’a pas mal affecté. Il lui a fallu plus de temps mais en même temps c’est normal, on est tous différents face à ce type d’épreuve.

Femme qui se tient le ventre de douleur

Le déroulement de ma fausse couche

Du coup, une fois que la fausse couche a été détectée, il a fallu la vivre physiquement…

On est rentré des urgences dans la nuit de lundi à mardi, et à partir de là, ça a duré à peu près 2 semaines au total, et je pense que je ne m’en suis pas trop mal sortie par rapport à d’autres témoignages que j’ai pu trouver, où ça durait parfois 5 semaines…

En ce qui me concerne, pendant les 36h qui ont suivi l’échographie, j’ai eu des saignements comme des règles normales, mais plutôt abondantes. Mais le plus surprenant : c’est que je n’avais vraiment aucune douleurs.

Et puis à partir du mercredi après-midi et pendant 24h, j’ai eu des saignements hémorragiques, mais là encore, toujours sans douleurs.

A partir du vendredi, j’étais sur des saignements de règles classiques modérées et ça a duré à peu près 2 jours, puis des saignements légers, et du spotting pendant 1 semaine.

Quand j’ai refait mon échographie, 8 jours après la 1ère, l’embryon avait totalement disparu et il restait juste encore un peu de sang. Je m’estime très chanceuse car c’est parti naturellement, et je n’ai pas eu besoin de prendre de médicaments ou de passer par l’ambulatoire pour retirer l’embryon.

Côté douleurs en revanche, ça a été un peu les montages russes. Mais dans l’histoire, je m’estime quand même chanceuse car ça n’a pas duré trop longtemps.

Donc comme je vous le disais, je n’ai eu aucune douleur ou presque pendant les 4 premiers jours, et puis à partir du 5ème jour, donc le vendredi, les douleurs ont commencer à arriver.

Alors le vendredi, les douleurs étaient plutôt par vagues et ça ressemblait beaucoup à des douleurs de règles classique (alors que je saignais beaucoup moins). Ce jour là, les douleurs sont montées jusqu’à 5/10 je dirais, avec des répis à 2/10, donc ce n’était pas encore handicapant, mais ça m’a clairement empêché de faire des choses pendant notre petite escapade.

Et puis le samedi et dimanche, c’est là que j’ai commencé à douiller… déjà le samedi matin, j’ai eu une grosse crise de douleur pendant à peu près 1h qui est montée à 8/10, et tout le reste de la journée, ça oscillait entre 4 et 6/10. Et le dimanche matin pareil, 2 grosses crises qui ont duré une bonne demi-heure à 7-8/10 et le reste de la journée, douleur de fond avec des petits pics. C’était assez épuisant, car la douleur était toujours là, lancinante et avec peu de répis. Côté médicaments, je tournait juste au Doliprane 1000, car le Spasfon ne me faisait absolument aucun effet…

Tout le weekend, je me sentais toute tendue de l’intérieur. J’avais l’impression d’avoir une grosse brique dans le ventre, de l’utérus à l’estomac. Les douleurs n’étaient pas localisées juste au niveau de l’utérus mais vraiment dans tout le ventre et de manière assez diffuse, et je me sentais très raide à l’intérieur. En plus le dimanche, je ne pouvais quasiment rien manger car dès que j’avalais quelque chose, 3min ça déclenchait une grosse crampe. Donc ce weekend là n’a pas été des plus agréables.

Le lundi, donc une semaine après le début de la fausse couche, les douleurs s’étaient calmées, ça a oscillé toute la journée entre 2 et 4/10, donc ça a fait du bien que ça se calme.

Et puis le mardi matin quand je me suis levée, aucune douleurs. J’étais surprise et super contente, donc je me suis dit que j’allais faire une petite séance de yoga pour étirer un peu mon ventre qui était encore tout raide, et essayer de me détendre. Mais alors quelle erreur…

Donc je fais ma petite séance de yoga et au bout de 30min, je commence à sentir les douleurs qui reviennent doucement… là, je suis à 1/10. J’ai le temps d’aller dans la cuisine et d’attraper un doliprane. Là, la douleur était montée à 3/10. Je me pose sur le canapé et j’avale mon doliprane, on était passé à 6/10.

A ce moment là, mon chéri me voit sur la pente descendante et me propose d’appeler les pompiers car ça n’allait pas fort… Et je me rappelle lui avoir dit “on attend 5min et on puis avise” et en fait, littéralement 30 secondes après avoir dit ça, c’était monté à 8/10. Donc là je lui dit “vas-y, appelle-les, ils auront peut-être un truc plus fort à me donner contre la douleur”.

Et puis en l’espace de 2min, j’était montée à 10/10, et je suis restée à ce niveau de douleur pendant au moins 30 minutes. C’était interminable… Étonnamment, je n’ai pas perdu conscience (ce qui m’arrive des fois quand j’ai de fortes douleurs), mais clairement j’étais dans un état de transe.

La douleur était vraiment dans tout le ventre, pas juste au niveau de l’utérus, et c’était vraiment sur un plateau de 10/10. Je n’avais pas de sensation de contractions avec des montées et des descentes, ou avec des pauses comme on peut entendre pendant un accouchement par exemple…

C’était la première fois que je vivais quelque chose comme ça, d’aussi douloureux et intense. J’attendais que les pompiers arrivent et j’avais l’impression qu’ils mettaient une éternité.

Et puis au moment où ils sont arrivés, je dirais 30min plus tard, la douleur commençait à redescendre, à 8 ou 9/10, et pendant le temps où ils ont vérifié mes signes vitaux, le doliprane commençait à faire effet et la douleur descendait doucement. Ils sont restés à peu près 1h et quand ils sont partis, la douleur était redescendue à 2/10.

Bon, j’ai appris que dans tous les cas, ils n’étaient pas habilités à donner de médicament et que même si j’étais restée à 10/10, ils n’auraient pas pu me donner de “shot” de quoique ce soit… Mais mine de rien, je dois avouer que ça rassure quand même d’avoir quelqu’un à côté qui surveille ce qui se passe.

J’avoue que cet épisode m’a pas mal secouée, mais dans l’après-midi ça allait beaucoup mieux, et à partir de là, je peux dire que ça sonnait le début de la fin de la fausse couche.

Dans les jours qui ont suivi, les douleurs n’ont plus dépassé les 2/10, et les saignements n’étaient plus que du spotting. Et comme je vous le disais, 2 semaines après le 1er jour, c’était quasiment fini !

L’après : le retour des règles

Dès que j’ai su que je faisais une fausse couche, j’ai choisi de reprendre la symptothermie avec la prise de température pour suivre tout ça et voir un peu où j’en étais. Il m’a fallu à peu près 3/4 semaines pour une descente de la température corporelle basale progressive jusqu’au retour à des températures basses. Ce qui veut donc dire que mon corps a mis presque 1 mois à libérer les dernières hormones liées à la grossesse.

Et étonnamment, tout pile 27 jours après le début de la fausse couche, mes règles étaient de retour. Je me suis dit que mon corps était plutôt bien réglé et que c’était un peu comme des règles anniversaire car je n’avais pas ovulé.

Ces premières règles après la fausse couche ont duré un peu plus longtemps que d’habitude car j’ai saigné à peu près 7/8 jours, mais j’ai découvert ce qu’était la “lune de miel” post-grossesse des femmes qui ont de l’endométriose puisque je n’ai eu aucunes douleurs pendant ces règles. Mais vraiment rien du tout, donc au moins dans tout ça, je n’avais pas mal.

Une fois ces règles passées, je me suis dit que j’allais repartir sur un cycle normal, mais en réalité, mon corps était quand même pas mal chamboulé et le cycle qui a suivi a duré seulement 22 jours, sans ovulation, et avec pas mal de spotting au début et à la fin. Les règles de ce cycle-là ont encore duré assez longtemps (à peu près une semaine), mais encore une fois sans douleurs.

Pour le cycle d’après, la symptothermie m’a permis de détecter une ovulation, mais ce cycle a encore été très court car il n’a duré que 21 jours. Et là, ces règles là ont été plus douloureuses : comme avant ma grossesse. Et je pense que c’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à retrouver un cycle menstruel relativement normal, même s’il était un peu court.

Calendrier avec une date entourée

Le retour à un cycle normal

Finalement, 2 mois et demi après le début de la fausse couche, mon premier cycle normal a commencé. Un cycle de 26 jours, avec une ovulation. Et depuis, j’ai retrouvé un rythme plutôt classique, avec des cycles un peu plus courts qu’avant, je dirais entre 24 et 27 jours. En revanche, je trouve que j’ai gardé cette tension dans le ventre, qui n’est plus aussi souple et flexible qu’avant.

Donc voilà le récit de mon expérience. Au total, j’ai fait le calcul et sur 2 mois, donc 60 jours à partir de la fausse couche, j’ai quand même saigné pendant 34 jours. Et il aura fallu à peu près 2 mois et demi à mon corps pour s’en remettre, et retrouver un cycle à peu près normal.

Comme je vous le disais, je m’estime chanceuse car ma fausse couche en tant que telle a durée seulement 2 semaines, et même si les douleurs ont parfois été très intenses, cela n’a pas duré trop longtemps. Mais voilà, chaque expérience est différente et c’est vrai qu’en en parlant autour de moi, j’ai découvert que plusieurs femmes avaient déjà vécu cette expérience, et tous les récits sont différents. On le vit vraiment toutes à sa manière, que ce soit physiquement, ou psychologiquement.

En tous cas, j’espère que cet article vous aura donné un petit aperçu de ce que peut être une fausse couche, et vous aidera à mieux comprendre les femmes qui vivent cette épreuve. Si vous avez vécu une fausse couche, ou êtes en train de vivre une, je vous souhaite bon courage et vous envoie plein de bonnes ondes ! J’espère pour vous que la prochaine grossesse sera la bonne…

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